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11 décembre 2009

La Barbarie

La dimension prophétique du travail de Michel Henry est de plus en plus flagrante, mais il n'est toujours cité par personne. Nouveau sujet où il devrait servir de bréviaire aux contradicteurs : "l'optionnalisation" de l'histoire-géographie en terminale S. Dans La Barbarie, ouvrage paru en 1987 chez Grasset, Henry développe un dernier chapitre consacré à "La mort de l'Université". Une fois de plus, tout y est pour comprendre ce qui arrive et, surtout, pour dépasser une analyse superficielle, celle que proposent médias et partisans des deux ou trois positions adoptée dans le débat : soit pour, soit contre, ou bien dépasser la question du quantitatif - combien d'heures ? - pour celle du qualitatif - quels programmes enseignés ?.

Barbarie


La présentation générale de l'ouvrage sur le site www.michelhenry.fr.

Quelques extraits les plus en liens avec le débat sur l'histoire-géographie, issus du chapitre "La mort de l'Université" :

Préparer à un métier, rendre possible l'insertion d'un individu dans la société revêt des sens bien différents selon le type de société auquel on a affaire, selon qu'il s'agit d'une société proprement économique, obéissant à une téléologie économique, ou technicienne. L'insertion économique par exemple suppose l'actualisation de certaines potentialités de l'individu tandis qu'elle est indifférente à son développement général. Elle peut même s'y opposer s'il est besoin d'une main-d'œuvre non qualifiée. On ne peut donc tenir la finalité économique comme suffisante et valable en soi. Construire l'Université sur elle, c'est en limiter terriblement le champ ou la vocation et, si celle-ci est la culture, c'est proprement la détruire. (p. 213) [...] Élimination de la culture et et abaissement du milieu universitaire se donne la main quand, sous l'égide du sociologisme et sous le titre de "réalité sociale" à laquelle les élèves doivent être préparés, la banalité quotidienne, les comportements ordinaires, les fantasmes rudimentaires, le langage des médias ou des analphabètes sont devenus la norme, et cela même qu'il s'agit d'enseigner (p. 237) [...] Car la vérité concrète de tout ce mouvement peut se résumer ainsi : le pouvoir intellectuel et spirituel traditionnellement assumé par ceux qui, accomplissant en eux le grand mouvement d'auto-accroissement de la vie, se donnaient pour tâche de le transmettre à d'autres en une répétition possible - ce pouvoir a été arraché aux clercs et aux intellectuels par de nouveaux maîtres qui sont les serviteurs aveugles de l'univers de la technique et des médias - par les journalistes et par les hommes politiques. (p. 239).

Une interview de Michel Henry lors de la sortie de La Barbarie dans le volume d'Entretiens paru chez Sulliver, en partie en ligne sur googlebooks.

Ce texte a été réédité en 2000 aux PUF. Pour l'occasion, Henry avait écrit une nouvelle préface.

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